Cafégem, 12r Passe-Demoiselles à Reims
vendredi 12 décembre 2008
Lumières
Cafégem, 12r Passe-Demoiselles à Reims
dimanche 16 novembre 2008
vendredi 7 novembre 2008
«Afterthought» : quand la pensée se met en retard...
« On attend quoi, là?
- Je ne sais pas, il va sans doute y avoir un speech ».
Le lieu? 240m2 derrière une porte cochère, qui font la fierté de l’association (soutenue par la DRAC et le Conseil Régional). Quelqu’un dit : « on se croirait dans La Petite Maison dans la prairie : une grange de ferme abandonnée ». Mais, exit Carrie Ingalls se mouvant dans la pelouse fraîche du Minesotta, on ne prend que plâtre, poussière, charpente et enduit qui salit les habits. Ce côté brut a des amateurs. Peu d'éclairage, température entre intérieur et extérieur, mise en valeur modeste de l'espace... Ca c’est sûr, on est loin du musée des Beaux-Arts. Ici, c'est l'art plutôt du côté des racines. Au président de l’association, entre deux congratulations : « pourquoi avez-vous quitté Châtillon pour vous installer à Reims ? » Réponse éclairée : «Ben… parce que le propriétaire de l’ancien lieu, qui hébergeait l’espace de création, a vendu la maison ». Mais encore ? Le concept est là, affirmé et reconnu, prêt à accueillir un nouveau public de curieux… avertis.
samedi 1 novembre 2008
Monocycle et multi-plaisirs
vendredi 24 octobre 2008
mercredi 22 octobre 2008
Les langues de peinture se délient...
Visible au C.C.A.S (Centre Communal d’Action Sociale) jusqu’en novembre, l’exposition « Langues de peinture » réunit les habitants d’un quartier. Inauguration.
samedi 18 octobre 2008
Invitation au voyage chez Rose et son roman.
18h30. Une foule de connaissances, d’habitués, peut-être, et de curieux, se presse à la librairie Rose et son roman. On bavarde, on tourne des pages et plus particulièrement ce soir, celles d’un intrigant autre livre rouge aux promesses orientales : Mon Oncle de Hanoï. Entre deux échanges, Catherine Lê Van, paisible et attentive, se souvient : « Je suis allée au Vietnam pour la 1ère fois en 1994, avec mon père. Nous avions toujours rêvé de partir sur les traces de nos ancêtres, à la rencontre de notre famille ; ce pays nous fascinait ». Le petit livre rouge est en fait son carnet de voyage, qui rassemble les dessins, croquis de lieux, visages et autres instants intimes du séjour, ainsi que de courts textes racontant son histoire de famille. « J’ai découvert la maison de mon oncle, mes cousins, leur façon de vivre et surtout, une nouvelle source d’inspiration. J’ai eu envie de travailler autour de thèmes différents ». Depuis, elle y passe environ un mois par an, à la recherche notamment des objets traditionnels qu’elle place au centre de sa peinture : paniers à riz confectionnés dans des tribus vietnamiennes, pots en bronze, paniers de pêche salis par le temps… Des objets neutres mais confidentiels, dont elle efface un peu du caractère exotique. Les couleurs, plutôt sombres, ainsi que l’absence de superflu, de détail, confèrent à ses toiles une allure occidentale en vogue. « J’ai eu l’occasion de rencontrer de jeunes artistes vietnamiens, lors de mes séjours : ils se dirigent vers une peinture de plus en plus moderne et recherchent de nouveaux supports d’expression. La soie et la laque, par exemple, sont délaissées au profit de techniques aux influences européennes évidentes ». Mais pour l’artiste, qui travaille également depuis toujours sur le thème de la mer, ces voyages sont aussi l’occasion de découvrir des méthodes plus traditionnelles et de subir en retour, l’influence orientale. Papier de riz, encre de Chine, portraits aux tons plus doux et plus évocateurs… La peinture de Catherine Lê Van, sobre et sophistiquée à la fois, a quelque chose qui lui ressemble. Son prochain départ est, quant à lui, fixé pour la fin du mois de novembre.
mercredi 15 octobre 2008
Culture et fantaisie : piliers du « Comptoir des Rêves »
mercredi 8 octobre 2008
mercredi 1 octobre 2008
"Portrait d'un lycée"
Dans le cadre des projets culturels d’établissements (financés par le Conseil Régional à hauteur ici d'environ 12000 euros), l’œuvre de l’artiste plasticien Ismaël Kachtihi del Moral a été saluée avec l'inauguration des nouveaux locaux du lycée Joliot Curie. Ce « Portrait d’un lycée », première résidence d’artiste dans la région, est censée s’inscrire dans une démarche d’ouverture culturelle et pédagogique... Hélas, elle n'est visible que du premier étage, et encore qu'à moitié. Au milieu de ces plaques bleues, posées sur la pelouse, sont recopiées les phrases naïves et ado des élèves, illisibles vues d'en haut. D'ailleurs illisibles aussi vues d'en bas, à moins de se pencher dessus à la verticale : "mon orthographe n'est peut-être pas parfaite, mais je peux penser" dit l'une d'entre elles. Mais à quoi donc? Un travail sans beaucoup de relief, sans trop de fatigue...
dimanche 27 juillet 2008
Le cirque et le virtuose
C'est un dimanche de juin, la température extérieure avoisine les 30°C, il est 18h et la journée a été bonne pour tout le monde. On est resté à table jusque 17h45 et quand le poulet rôti a enfin été avalé et la partie de Scrabble terminée, on s'est décidé à "faire quelque chose". Une balade, un musée, du jardinage. Et pourquoi pas ce concert gratuit, dont ils ont parlé dans le journal ? On peut y être dans dix minutes, si on se dépêche. Papy et Mamie se réjouissent à l'idée de sortir un peu mais hésitent car ils savent qu'il va falloir faire la queue longtemps, et qu'avec cette chaleur, on risque d'avoir très très soif. Un des fils, un peu plouc, est tout excité parce que dans ce genre de manifestation, souvent, il sait qu'on offre de la pub coca bien fraîche à la sortie. Quant à son frère, très jeune papa ayant eu beaucoup plus de chance dans la vie, il se sent soudain investi d'une mission éducative divine. C'est l'occasion où jamais d'écouter de la vraie musique. Dehors, la queue mesure plusieurs dizaines de mètres. Chacun a ses raisons que la raison ignore.
La bru, épouse du jeune papa, s'émerveille tout d'abord devant la beauté de la salle : ronde comme un chapiteau, avec des gradins un peu rudes, une charpente en bois, des rideaux rouges aux fenêtres et une piste au milieu. Tout en bas et qui brille comme un sou neuf, il y a un vrai piano et non loin de lui, un pianiste (il paraît que le monsieur qui a l'air si sérieux sur la photo, Krystian Zimerman, est célèbre dans le monde entier et pourvu d'un grand talent). Tout autour, des badauds qui s'ébaudissent à l'unisson en n'attendant qu'une seule chose : un clown, un montreur d'ours ou un funambule. Les mains font clap-clap, d'ailleurs souvent dans un moment parfaitement inopportun.
Passons outre les toux, éternuements et autres mouvements corporels gênants mais imprévisibles. Passons même outre un léger et bref bavardage à deux voix basses entre deux morceaux ; tout cela est presque naturel, une salle de spectacle, il faut que ça vive, que ça respire.
Passons outre les cocottes qui s’éventent pendant toute la durée de la représentation parce que leur température interne a augmenté de 0,2°C. Passons même outre les trois ados qui quittent la salle dix minutes à peine après le début du concert (au moins, ils avaient pris soin de s’asseoir près de la sortie) ; la jeunesse excuse l’ignorance.
Mais, pile-poil entre deux mouvements, lorsque tout est parfaitement calme, que chacun retient son haleine pour accompagner le pianiste qui s’apprête à reprendre son élan, la sonnerie d’un téléphone, ridicule de surcroît, retentit. Le tintamarre ne peut échapper à personne. Le public s’offense, doucement. L’incident passe. Le pianiste poursuit. Mais, presque aussitôt, un autre téléphone sonne. Les voix grondent davantage, avec la muette intention de bannir à tout jamais ces hurluberlus de la moindre salle de spectacle, de cinéma, et même de la moindre salle d’attente de médecin ou du moindre guichet de banque. Il faudrait faire comme pendant le baccalauréat, il faudrait employer des surveillants pour dire et répéter : « n’oubliez pas d’éteindre vos portables et laissez-les bien au fond de vos sacs, tout au fond, là où il n’y a plus aucun risque ni aucune tentation ». C’est ce que fera un des organisateurs, un peu gêné, en passant dans les rangs pendant l’entracte. La jeune maman approuvera tout haut tandis que son "beauf" éteindra discrètement son portable.
Réjouissons-nous : le public n’a cependant pas encore atteint le sommet de sa stupidité. Au milieu de ce Cirque malencontreux, le pianiste casse accidentellement une corde sur son piano – phénomène exceptionnel, mais il faut avouer qu’il frappait un peu fort sur son clavier. Un facteur de secours arrive aussitôt et se met au travail, penché, courbé, l'oreille tendue tant qu'il le peut en direction de la machinerie. Dès lors que le violent virtuose a quitté la scène, le public s’agite, tout le monde se retourne, se parle et une immense rumeur envahit la salle circulaire en une fraction de seconde. A croire qu’ils n’attendaient que ça ; une petite pause. C'est un entracte-cadeau, cinq minutes après la fin de l'officiel. Les choses qu’ils ont à se dire ne peuvent pas attendre, ils sont pressés, ils craquent, il faut libérer la tension. Dehors, il se met à pleuvoir. C’est deux jours après le début de l’été, l’atmosphère est orageuse, tendue, il y a de l’électricité dans l’air, la pluie est violente. Alors un à un, les gens situés tout en haut des gradins se lèvent, soulèvent les rideaux, de part et d’autre de la salle, faisant entrer chacun leur tour un rai de lumière venant choquer la pénombre du lieu. C’est la première fois qu’ils voient la pluie. C’est presque mieux que la mer, mieux que la lune, c’est passionnant. En plein milieu d’un morceau inachevé, pendant que quelqu’un travaille en bas et que quelqu'un d'autre attend de rentrer sur scène, des « oh » et des « ah » fusent de toute part.
C’est terrifiant d’irrespect.
Mais papy et mamie étaient contents.