mardi 2 juin 2009

Les ateliers s'ouvrent à votre esprit...

Atelier de Frédéric Voisin

Ce week-end et pour la 4ème fois, 75 artistes rémois vous accueillaient, entre espaces privés et expos groupées. Un acte de convivialité et d’ouverture sur une autre forme de culture.

Lancé en 2005 à l’occasion des journées du patrimoine (en septembre), le « parcours d’artistes » prend désormais place en mai : un évènement exclusif, plan à l’appui, qui peut attirer bien des promeneurs. Car le public, semble-t-il, aurait besoin de bonne humeur… Entre médias, banques et profils bas, la crise est globale, économique et philosophique : l’art de consommer a peu à peu remplacé la consommation de l’art, les posters Ikéa se substituant souvent aux originaux, pourtant pas si chers qu’on le croit. Dans la société, les artistes veulent avant tout garder une image de créateur, et avec elle la possibilité d’aller à contre-courant : comment donner au public une option d’évasion, une porte ouverte sur un autre univers ?

Accueil et convivialité
Frédéric Voisin, peintre de la matière, organise ainsi l’un des rendez-vous phare de ce 4ème anniversaire : l’occasion pour lui de montrer le travail d’artistes vivants, et surtout d’entamer la conversation. « L’art est un moyen de communiquer, au même titre que la littérature ou la musique : à cette occasion, nous serons sur place pour expliquer notre démarche, nos initiatives, et répondre aux questions suscitées par les différents travaux. Soyons curieux les uns des autres ! », martèle-t-il, prêt à installer les œuvres de ses 5 invités. 2 sculpteurs, Armelle Blary (fil de fer ou de laine) et Marc Gerenton (bois), 2 peintres, Michel Bénard (petits formats entre peinture, collage et calligraphie), Jean-Louis Dohr (coloriste chaud et géométrique), et enfin, un dessinateur, Eric Panda (représentations stylisées de l’ursidé). Homogénéité, diversité et… avant tout, qualité.

De la démarche au marché
Le public attendu ? Des curieux, avant tout, prêts à se déplacer, pour lesquels l’art est – encore – une nourriture de l’esprit et dont l’appétit est assez développé. « Souvent, les ateliers se trouvent en périphérie des villes, comme l’artiste lui-même, en périphérie de la société… C’est un fait sociologique intéressant : nous accueillerons tous les gens prêts à faire l’effort de venir nous rencontrer, surmontant ainsi une paralysie de plus en plus généralisée ». Familles, amateurs et collectionneurs avertis s’approcheront sans paresse, à la découverte d’œuvres et d’auteurs qu’il leur faudra revoir. « La démarche d’achat est assez léthargique en France, contrairement à d’autres pays où c’est plus courant de voir des tableaux accrochés chez les gens ». Question d’éducation, et de tempérament. « Choisir, acheter et installer une pièce ne se fait pas à la légère… Le coup de cœur est très rare : ce week-end les gens vont passer, et promettront de repasser plus tard ». La vente n’est d’ailleurs pas la priorité de cette manifestation, plutôt axée sur la communication : les portes sont ouvertes, desquelles se dégagent vibrations positives et concrètes, pour un public trop souvent complexé comme pour les artistes, ici désacralisés.

Atelier de Michel Bénard

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